Louke Argentai, chasseur d’exoplanètes presque aimable et toujours vêtu comme une patate au four, annonce dans son balado — « L’ART DE CHERCHER DES MARTIENS AVEC ÉLÉGANCE » — qu’il détient un tuyau énorme. La communauté scientifique, habituée à ses excentricités et persuadée qu’il s’agit d’un nouveau prétexte pour acquérir le dernier télescope sophistiqué, s’attend d’abord à un accessoire loufoque destiné à rehausser son look « aluminium » habituel. Sauf que, cette fois, le tuyau n’est pas un gadget.

À 7 h 03, on frappe à la porte de son labo : ce n’est pas Jocelyne, la voisine éternellement à la recherche de son putois fugueur, mais un visiteur verdâtre, poli, CV plastifié sur carte stellaire à la main, venu poser sa candidature comme moniteur de camp. Un silence s’installe, puis l’extraterrestre déroule, très sérieux, ses spécialités : guimauves en lévitation pour champions, slime cosmique antigravité à saveur de poulet pressé, et réparation de trous noirs à base de calmars.

Ses exigences contractuelles tiennent en peu de choses : une pause-sieste orbitale de 12 minutes entre 13 h et 13 h 12, l’accès à une prise 120 V pour recharger ses antennes, et une clause « pas de spaghetti le mercredi ». Rien d’insurmontable… ?

Drriiing, drriiing…
La ligne 1 se met à clignoter.
— « Un certain monsieur Argentai pour vous, madame la directrice… »

Qui est donc ce mystérieux candidat ? Osera-t-elle l’embaucher et déclencher une avalanche de péripéties aussi comiques que cosmiques ?